"Un blog sépia, ambiance daguerréotype et toile de Jouy, qui vous fera voyager à travers les plaines venteuses de la littérature et les déserts brûlants de la game infernale".

Charlie Tuna.







mardi 27 avril 2010

Chapitre 9- Une fille de pasteur


"Lorsque le réveil retentit sur la commode telle une épouvantable petite bombe de bronze, Dorothy, arrachée des profondeurs d'un rêve complexe et troublant, sursauta et se redressa en regardant les ténèbres dans un état d'épuisement extrême."
Une fille de pasteur (Georges Orwell).


Attention au claquage du cerveau, c'est une note puissamment intellectuelle que je vais vous offrir aujourd'hui, puisque je vais vous parler de grande littérature.

Une fille de pasteur est un des romans les moins connus de Georges Orwell, puisqu'inédit en France jusqu'en 2007. C'est, je crois son premier roman, ce qui d'autant plus remarquable pour une oeuvre aussi mature.

Dorothy, fille du pasteur d'une petite bourgade anglaise vit une existence fastidieuse, entre la charge de la maison et les obligations de la paroisse, tout en subissant l'aigreur de son père tyrannique.

Sa vie se trouve bouleversée, quand elle se retrouve amnésique et sans le sou, dans le Londres de la récession de 1929. Elle suit alors le chemin des vagabonds, des chômeurs et des travailleurs pauvres, des bas-fonds londoniens aux champs de houblon de la campagne anglaise.

C'est une critique sociale virulente, nourrie de sa propre expérience, qu'offre ici l'auteur. L'Eglise, la situation des femmes, les conditions de travail de la classe populaire ainsi que le système éducatif anglais de l'époque (au cours de ses péripéties Dorothy devient enseignante dans une école privée) sont décortiqués et critiqués à travers une galerie de personnages personnifiant le système économique et social de l'Angleterre de la crise.

Orwell est sans hésitation mon auteur préféré, pour son humanisme engagé et sans concession, la clairvoyance de ses analyses et de ses critiques et pour son style clair et puissant. Je le conseille fortement à ceux qui sont irrités par les intellos mondains qu'on voit se vautrer sur les plateaux télé. Une manière de remettre les points sur les "i" (et dans la gueule)...

Bises et à très bientôt pour une note tout aussi engagée, puisqu'on parlera jeux vidéo et boss de fin de niveau.

N'hésitez pas à critiquer mes dessins dans les comms, je prend ça très bien, rassurez-vous (en censurant violemment les comms par exemple).

(Cliquer pour agrandir le dessin).

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