"Sa curiosité luttait contre sa prudence ; il n'osait pas soumettre le cristal à une chaleur excessive, à l'action de produits corrosifs ou à des secousses électriques ou autres. De dépit, il projeta sur lui une bouffée de cette haine concentrée qu'il avait accumulée depuis tant d'années. ce fut alors que le cristal cria..."
Théodore Sturgeon (Cristal qui songe).
Une étrange histoire...
Horton Bluett, dit Horty, est un jeune garçon solitaire, qui vit sous la coupe de parents adoptifs violents et cruels, et dont le seul ami est son diable à ressort. Surpris en train de manger des fourmis, il est renvoyé de l'école. Traité comme un paria par ses parents adoptifs, il finit par fuir, se réfugiant dans un cirque, où une troupe de forains des plus baroque l'accueille. Des personnages fantasques et grotesques qui formeront sa nouvelle famille, tels Zena la naine, protectrice et maternelle, La Havane, Bunny, et surtout Pierre Ganneval dit "Le Cannibale", cruel et misanthrope directeur de la troupe, ruminant sa haine de l'humanité et cachant d'étrange cristaux dans sa roulotte, des cristaux vivants qui semblent rêver d'un sommeil minéral. Horty est désormais un marginal parmi les marginaux, qui va s'intégrer à la troupe et se découvrir de curieux pouvoirs.
Theodore Sturgeon est vraiment l'écrivain de l'étrange, avec sa description d'un univers de "freaks" à l'humanité bouleversante. Une empathie pour ses personnages qui transpire jusque dans les énigmatiques cristaux vivants, résonnants d'émotion, qui seront la clé d'un affrontement inévitable entre le Cannibale et Horty, deux marginaux ultimes, rejetés par la société, l'un figé dans sa haine, l'autre apprenant peu à peu à devenir "plus qu'humain" (tiens un autre roman de Sturgeon)...
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